Alma / 2015 / Installation in-situ / Espace GRED / Nice /  Dimensions variables et techniques mixtes
Evan Bourgeau et Camille Franch-Guerra 
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Alma trouve son origine dans le visionnage par les deux artistes de nostalgía de la luz, documentaire du chilien Patricio Guzman. le réalisateur, célèbre pour son travail sur la mémoire, y superpose deux strates d’histoires éloignées en tous points l’une de l’autre. ici, les murs, recouverts d’objets hétéroclites, rappellent à première vue les studioli italiens de la renaissance, dans lesquels les princes gardaient précieusement les témoignages des avancées scientifiques ainsi que les traces des croyances les plus traditionnelles de leur temps. sans doute serait-il plus juste, pourtant, de comparer Alma à une chambre de merveilles. ces dernières visaient à rassembler des memorabilia, souvenirs devant être transmis aux générations futures. Les artistes jouent avec la science, fabriquant des règles qui leur sont propres. au cartésianisme strict, ils mêlent un monde de rêves et de métamorphoses. objets naturels et culturels s’imbriquent, se contaminent les uns les autres, de sorte qu’il est difficile d’identifier leur nature première et de leur apposer une fonction. Les « âmes » de ces objets au passé inconnu, qu’on se plaît à imaginer, forment une constellation qui s’étend le long des murs de la galerie et en envahit le sol. un espace clos, strictement séparé du monde extérieur, est créé. on entre dans cette salle comme on pénétrerait un territoire inconnu, que les jeux de lumière extraient de toute réalité quotidienne. le miroir, placé au sol, permet des visions inversées de l’espace. ici, les règles ne sont plus les mêmes, et il faut accepter de se plonger dans un univers autre pour comprendre les enjeux d’Alma. 

extrait du texte de Laure Chevelot

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